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SODIAAL Le bio pour résister à la volatilité des prix

Le nouveau plan de développement du bio ne sera pas réservé aux zones de montagnes, mais ouvert à tous les bassins de production du groupe.© PHILIPPE ROY

Sodiaal entend tripler ses volumes de lait bio d'ici à cinq ans, en passant de 47 à 150 millions de litres. Une opportunité pour les zones difficiles.

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Pour Sodiaal, l'objectif de ce plan ambitieux est d'anticiper le départ à la retraite d'une partie de ses producteurs, et surtout de répondre à une demande croissante européenne et asiatique. « Alors que le marché du lait de consommation conventionnel décline depuis vingt ans, le segment du bio est en croissance », note Jean-Paul Picquendar, le directeur de Sodiaal Sud-Est, également chargé du développement du lait bio au sein du groupe coopératif. Sur les 100 millions de litres de lait bio supplémentaires, un tiers des volumes sera destiné aux marchés européen et asiatique du lait de consommation. Les deux tiers restants approvisionneront le segment de la poudre de lait infantile. « L'essentiel du développement de ce marché est sécurisé par des marchés contractualisés à terme avec plusieurs partenaires, souligne-t-il. Même si les bourses chinoises plongent, le besoin perdure. »

Le lait bio a acquis une crédibilité

Chez Sodiaal, le précédent plan de relance de ce niveau remonte à 2007. Alors que le lait bio est devenu un segment mature, les esprits ont également évolué côté production : le bio a acquis une crédibilité avec des exploitations engagées dans cette démarche depuis vingt-cinq ans.

« Des agriculteurs leaders sont partis dans cette démarche, observe Jean-Paul Picquendar. Pour les régions montagneuses de Rhône-Alpes et du Massif central, le bio est une belle opportunité. Dans ces zones difficiles où les coûts de production sont élevés et où les aides à la collecte ont été supprimées, c'est une façon de se mettre à l'abri de la volatilité des cours actuels. Les bilans économiques Ecolait(BTPL) montrent que des éleveurs utilisant peu d'intrants, pas limités en surface, peuvent s'y retrouver. »

Pour autant, compte tenu des volumes recherchés, le nouveau plan de développement du bio ne sera pas réservé aux montagnes, mais ouvert à tous les bassins de production du groupe. À l'instar du précédent plan de développement, la coopérative entend structurer la production en maîtrisant les coûts d'approche. « Pour qu'une collecte se mette en place localement, les agriculteurs devront pouvoir remplir un camion remorque (3 à 4 millions de litres). S'il existe une vraie dynamique sur un territoire un peu éloigné d'une usine, nous étudierons la possibilité de développer une collecte en concertation avec les OPA locales. Dans des départements où la densité de producteurs est déjà suffisamment forte (Rhône, la Loire, Haute-Loire...), des extensions de zones sont prévues. On réagira également en fonction de la demande de nos clients. Nous sommes ouverts. »

Moyennant un engagement de sept ans des producteurs, une prime de conversion de 30 € /les 1 000 litres sera versée les deux premières années de conversion (en plus des primes Pac et aides régionales). Une fois certifiée, l'exploitation touchera une prime lait bio de 100 €/1 000 litres. Les volumes bio seront des laits A. En cas de chute du prix conventionnel, une prime trimestrielle de 30 € complétera le dispositif.

Pour transformer et conditionner les volumes supplémentaires de lait bio, des investissements seront réalisés dans deux sites industriels Candia et Nutribio du groupe : Montauban (Tarn-et-Garonne), unité dédiée à la poudre de lait infantile destinée à l'Asie, et Campbon (Loire-Atlantique).

ANNE BRÉHIER

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